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Clinique de la prostate

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme et touche environ 11.000 personnes en Belgique chaque année sur un total de 75.000 nouveaux cas de cancer. Rare avant 50 ans, son incidence augmente progressivement avec l’âge. Depuis quelques années, la mortalité diminue régulièrement, avec une survie à 5 ans qui dépassent largement les 90 %, ce qui s’explique en partie par l’amélioration des traitements et la précocité des diagnostics.

Le CHU Charleroi-Chimay dispose d’une expertise reconnue en la matière et bénéficie des technologies et traitements de pointe pour la prise en charge des patients. C’est ainsi qu’une Clinique de la Prostate, regroupant l’ensemble des spécialistes médico-soignants et paramédicaux, a vu le jour. Son objectif est de fournir à chaque patient le traitement le plus adéquat selon son type et le stade de cancer, tout en préservant sa qualité de vie.

Le dépistage du cancer de prostate comprend la mesure du PSA (Prostate Specific Antigen) dans le sang mais ce sont uniquement les biopsies qui permettent de confirmer le diagnostic d’un cancer de prostate.

Avant qu’un traitement soit proposé, le médecin prescrira une résonance magnétique de la prostate et un bilan d’extension pour exclure des métastases (scanner du thorax et abdomen, scintigraphie osseuse ou un pet-scan ou PSMA).

 

Médecins responsables

Dr Bart De Naeyer (radiothérapie)

Dr Victor Fernando Calderon Plazarte (urologie)

Oncologue de référence

Dr Alexandru Draghici

Infirmière coordinatrice

Mme Brigitte Colonval

Contact 

1) Diagnostic par imagerie médicale

L’imagerie médicale joue un rôle majeur dans le diagnostic, la stadification et la prise en charge du cancer de la prostate.

L’IRM multiparamétrique de la prostate améliore la détection des cancers et est recommandée avant la réalisation de toute biopsie de prostate en raison de son excellente sensibilité. Elle augmente la détection des cancers de volume significatif grâce aux « biopsies ciblées » sur les anomalies vues à l’IRM. Elle améliore l’estimation de leur grade, de leur taille et permet de préciser leur localisation et l'éventuelle effraction des contours de la prostate. Elle permettrait aussi de diminuer la détection des cancers non significatifs, si les biopsies systématisées n’étaient plus faites en cas d’IRM sans cible suspecte. 

Les applications thérapeutiques de l’IRM sont déterminantes pour l’essor des options récentes de prise en charge comme la sélection des patients pour la surveillance active ainsi que pour l’indication de traitement focal. 

Le radiologue utilise la classification internationale « PIRADS » pour qualifier le risque. Cette standardisation aide les radiologues à proposer aux cliniciens urologues et radiothérapeutes les éléments nécessaires pour le diagnostic et le traitement des cancers de la prostate.

Le CHU de Charleroi-Chimay dispose également, au sein de l'AIRC (Association Interhospitalière de Charleroi) d'un appareil d'imagerie PET-CT de dernière génération. La tomographie par émission de positrons ou PET-CT est une technique d'imagerie qui couple à la fois un scanner à une imagerie de médecine nucléaire qui étudie la répartition d'un traceur radioactif. Le traceur radioactif le plus fréquemment utilisé est une molécule de glucose marquée au Fluor-18 ou 18FDG. Celui-ci va s'accumuler préférentiellement dans les organes présentant une surconsommation de glucose souvent provoquée par une tumeur, une inflammation ou une infection. Le PET-CT est aujourd'hui un examen essentiel dans la prise en charge de la plupart des cancers. 

Depuis 2021, le CHU Charleroi-Chimay utilise le traceur PSMA marqué au Gallium-68 ou 68Ga-PSMA pour l’imagerie PET/CT, plus spécifique au cancer de la prostate que le 18FDG. Ce nouveau traceur est devenu un outil indispensable à plusieurs stades du cancer prostatique :

  • Lors du bilan d’extension initial : lorsqu’un cancer à risque est diagnostiqué, il est nécessaire de rechercher toute extension possible vers d’autres organes. Grâce à la précision du 68Ga-PSMA, il est possible de révéler certaines atteintes ganglionnaires ou osseuses qui ne sont pas visibles au scanner ou à la scintigraphie osseuse et mieux adapter le début du traitement.
  • Lors d’un bilan de récidive : malgré un traitement bien conduit, un cancer peut réapparaître. Cette récidive peut être détectée par un bilan sanguin (PSA) mais sans révéler le lieu de la récidive. Le PET-CT au 68Ga PSMA permet dans la majorité des cas la localisation précoce et prise en charge rapide de la récidive détectée par la prise de sang.
  • Lors d’un bilan avant traitement par PSMA marqué au Lutétium-177 ou 177Lu-PSMA : cette thérapie innovatrice est proposée aux patients atteints d’un cancer de la prostate métastasé et résistant aux autres lignes de traitement. Le traceur 177Lu-PSMA, à la différence du 68Ga-PSMA, est ici utilisée dans un but thérapeutique : le Lutétium-177, élément radioactif plus irradiant, est injectée par voie intraveineuse et cible spécifiquement les cellules cancéreuses prostatiques, afin de les affaiblir ou les détruire.

2) Une prise en charge multidisciplinaire et concertée

La Clinique de la Prostate du CHU Charleroi-Chimay a pour avantage d’être multidisciplinaire, c’est-à-dire qu’elle réunit l’ensemble des spécialistes que le patient est amené à rencontrer lors de son parcours de soins. Ceux-ci se réunissent chaque semaine pour discuter de chaque cas et déterminer la meilleure option de prise en charge du cancer, qu’elle soit conservatrice ou active. Le patient est ensuite informé conjointement par l’urologue et le radiothérapeute et peut prendre sa décision, en concertation avec la Clinique de la Prostate.

Le CHU Charleroi-Chimay compte en son sein six urologues chevronnés, dont un sur le site de Chimay.

L'intervention de prostatectomie radicale consiste à retirer la totalité de la prostate avec sa capsule intacte et ses vésicules séminales en bloc, suivie d'une anastomose vésico-urétrale. Une sonde vésicale sera gardée environ 1 semaine pour la cicatrisation. L’intervention est réalisée par voie coelioscopique au sein de notre institution.

Le recours à celle-ci tient compte de divers facteurs tels que l’âge, l’état de santé global et l’évolution de la tumeur. La chirurgie est recommandée généralement pour les patients de moins de 75 ans, cependant, pour la prise de décision thérapeutique, l'espérance de vie est plus importante que l'âge biologique. A noter que l’intervention est à visée curative et qu’elle n’est proposée que lorsque la tumeur prostatique est définie comme localisée dans un bilan iconographique.

D’autres interventions considérées comme palliatives, principalement par voie endoscopique, peuvent être proposées pour améliorer la qualité de vie urinaire dans un cancer de prostate avancé. Comme toute intervention chirurgicale, les effets secondaires après une prostatectomie radicale peuvent se présenter, notamment une dysfonction érectile et une incontinence à l’effort.

Disposant des équipements de dernière génération en matière de radiothérapie, la Clinique de la Prostate propose des traitements innovants à ses patients.

  • La stéréotaxie prostatique: mise au point par l’équipe du Pr. Gert De Meerleer de l’UZ Leuven, la stéréotaxie prostatique avec schéma Hypo-FLAME (HYPOfractionated Focal Lesion Ablative Microboost in prostatE cancer) permet de diviser par 5 le nombre de séances (5 au lieu de 25), ce qui rend le traitement du patient beaucoup plus confortable. La précision de la machine et les calculs précis de notre service de Radiophysique médicale permet de mieux concentrer la dose et donc, de l’amplifier. Les patients ciblés doivent répondre à plusieurs critères : à savoir être atteint d’un cancer à risque intermédiaire ou haut risque, sans métastases ou atteinte ganglionnaire.

La radiothérapie en mode stéréotaxique est également utilisée pour les récidives locales au niveau de la prostate ou ganglionnaire même si le patient a déjà été irradié dans le passé.

  • La curiethérapie: ce traitement, que le CHU Charleroi-Chimay pratique depuis 20 ans, consiste en l’implantation permanente d’une source radioactive (iode 125) dans la prostate via des aiguilles implantées par voie transpérinéale (pas d’incision). Celle-ci émet des rayonnements qui détruisent les cellules cancéreuses mais qui décroissent rapidement à mesure que l’on s’éloigne de la source, ce qui permet de traiter la prostate de façon homogène tout en réduisant les effets indésirables sur les tissus avoisinants. Le patient récupère très vite après l’intervention et peut reprendre le cours normal de sa vie sociale et professionnelle. La curiethérapie n’est pas indiquée pour les personnes dont l’espérance de vie est inférieure à 5 ans, qui souffrent de métastases, qui ont des troubles de la coagulation, qui ont subi une résection transurétrale récente ou qui présentent un arc pelvien devant la prostate.

En fonction du stade de la maladie, une prise en charge par le service d’Oncologie-Hématologie peut s’avérer nécessaire. Les traitements s'effectuent aux centres médicaux de jour de l'Hôpital Civil Marie Curie ou de l'Hôpital André Vésale. En cas d'hospitalisation, les patients sont accueillis au service 4B de l'Hôpital André Vésale. Celui-ci dispose de chambres confortables, équipées de plafonds lumineux.

Outre la chimiothérapie, qui reste un très puissant traitement contre le cancer, l’équipe médico-soignante propose des solutions d’hormonothérapie (classique ou de nouvelle génération). Celle-ci consiste à bloquer l’action ou la production des hormones naturelles, comme la testostérone, afin d’empêcher le développement des cellules cancéreuses. Elle peut être utilisée seule ou avec la chimiothérapie (en traitement palliatif lorsque le cancer n’est définitivement plus guérissable) ou, dans certains cas particuliers, en association avec d’autres traitements tels que la chirurgie ou la radiothérapie dans le but d’augmenter les chances de guérison.

Suite aux tests génétiques pour chercher la mutation BRCA, un traitement ciblé (inhibiteur PARP) est aussi disponible pour les patients qui portent cette mutation.

Dans certaines instances, il est possible aussi d’utiliser des médicaments qui réduisent la résorption au niveau des os pour la prévention des complications osseuses chez les patients avec des métastases à ce niveau-là.

 

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