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Traitement par embolisation d’une hypertrophie bénigne de la prostate (ou hyperplasie bénigne ou adénome)

Pathologie fréquente caractérisée par une augmentation bénigne du volume de la prostate qui se produit naturellement en vieillissant. Des symptômes urinaires peuvent survenir à partir du moment où la prostate comprime le canal urinaire appelé l’urètre. Cette situation clinique très fréquente peut altérer la qualité de vies des hommes de façon croissante après 50 ans.

 https://radiologie-interventionnelle.ocean-imagerie.fr/ 

 

L’embolisation des artères prostatiques est une technique novatrice non chirurgicale et mini invasive, alternative à la chirurgie transurétrale (résection transurétrale ou chirurgie par laser). Son but est d’éliminer les symptômes urinaires en faisant rétrécir la prostate par occlusion (= embolisation) des vaisseaux qui l’alimentent.

Cette intervention peut vous être proposée par votre urologue en fonction de vos symptômes et de votre bilan médical.  Le radiologue interventionnel qui réalise cette intervention peut vous recevoir en consultation afin de vous fournir toutes les informations relatives à l’intervention. L’indication sera posée en accord avec votre urologue référent. Le choix du traitement revient en dernier lieu au patient après avoir discuté de son cas avec les médecins concernés (médecin généraliste, urologue et radiologue interventionnel).

Symptômes les plus fréquents :

Des symptômes urinaires divers peuvent apparaître et altérer la qualité de vie du patient:

Envie fréquente d’uriner (de jour comme de nuit).

Envie urgente d’uriner.

Jet urinaire faible ou intermittent et difficulté à débuter la miction.

Sensation de vider incomplètement la vessie.

Dans les cas graves: rétention urinaire nécessitant la pose d’une sonde urinaire.

Mise au point diagnostique à réaliser :

Consultation chez votre urologue référent. IRM pelvienne et débimétrie.

Bilan de coagulation, analyse d’urines, et dosage du PSA dans le cadre du dépistage du cancer de la prostate.

Indications :

L’embolisation est une option thérapeutique chez des patients bien sélectionnés ayant des symptômes urinaires modérés à sévères avec retentissement sur la qualité de vie, en se basant sur le score IPSS (international prostate score symptom):

L’embolisation est une excellente option thérapeutique par rapport aux autres traitements dans les cas suivants:

Volumineuse prostate > 80-100cm3.

Hématurie d’origine prostatique.

Refus du risque d’éjaculation rétrograde lié à la chirurgie.

Rétention urinaire avec échec d’ablation de la sonde vésicale.

Risque hémorragique élevé.

L’embolisation est une option thérapeutique valable si :

Echec ou mauvaise tolérance du traitement médicamenteux.

Mauvais candidat pour la chirurgie.

Refus par le patient de la chirurgie.

Avantages de l’embolisation par rapport à la chirurgie :

L’intervention est moins invasive que la chirurgie :  elle se déroule sous anesthésie locale après une simple ponction de l’artère fémorale au pli de l’aine (pas de cicatrice).

La durée d’hospitalisation et la convalescence sont plus courtes. La procédure se déroule en ambulatoire ou durant une hospitalisation de 1 nuit.

Contrairement à d’autres traitements, les fonctions sexuelles et érectiles ne seront pas endommagées par l’embolisation. L’éjaculation rétrograde est quasi systématique après chirurgie, et ne survient jamais après embolisation.

L’effet bénéfique durable est attendu à partir de 15 jours à 1mois. Il est reconnu que l’amélioration des symptômes sera légèrement moindre qu’après une chirurgie.

Préparation avant l’intervention :

Certains médicaments doivent être diminués ou arrêtés avant l’intervention ; il est important que votre médecin soit informé de tous les médicaments que vous prenez.

Une prise de sang récente (formule sanguine, coagulation, fonction rénale, PSA,) et une analyse d’urines sont requises.

Déroulement de l’intervention par embolisation:

L’intervention dure environ 1 heure à 1,5 heure selon la difficulté technique du geste. Le radiologue interventionnel réalise premièrement une petite ponction de l’artère fémorale au niveau du pli de l’aine (via entaille cutanée de 1-2mm) réalisée après anesthésie locale. Une sonde est ensuite guidée sous fluoroscopie jusqu’aux artères prostatiques. Une fois que le cathéter est en position optimale, le radiologue y injecte de fines particules de moins d’un millimètre qui vont boucher les artères alimentant la prostate. Privé de vascularisation, la prostate va progressivement diminuer de taille ce qui aboutira à une réduction des symptômes urinaires.

 https://adenome-prostate.com/ 

Bénéfices attendus de l’embolisation:

Le taux de succès clinique immédiat et à moyen terme de l’embolisation est très bon puisque la grande majorité des patients traités auront une diminution des symptômes urinaires invalidants.

Un échec ou une récidive des symptômes est possible (entre 5 et 10%) et une seconde embolisation ou un autre acte thérapeutique tel qu’une chirurgie est parfaitement envisageable dans ce cas.

Contre-indications

Cancer de la prostate.

Contre-indication classique de l’angiographie: allergie grave au produit de contraste iodé non bilantée, insuffisance rénale.

Risques de l’embolisation:

Les complications de cette intervention sont rares. Toutefois, comme chaque intervention, il existe des risques liés à la procédure. Le pourcentage de complications est plus faible que celui de la chirurgie.

Hématome au point de ponction : il est habituellement spontanément résolutif en une à quelques semaines.

Infection urinaire (prostatite infectieuse) : rare et bien traitée par antibiothérapie.

Présence transitoire de sang dans les urines, les selles ou le sperme.

Embolisation hors cible : évitée grâce à l’utilisation de l’imagerie 3D.

Après le traitement par embolisation:

Il vous faudra rester allongé sur le dos, à plat, jambes tendues, pendant 4 heures afin de permettre une cicatrisation rapide du point de ponction et éviter la survenue d’un hématome.

La durée d’hospitalisation est habituellement d’une nuit en observation. L’intervention nécessitera un arrêt de travail de 2 à 3 jours.

Un syndrome post-embolisation secondaire à l’inflammation de la prostate est systématique après embolisation. Il est considéré comme normal, dure quelques jours et donne lieu à des signes irritatifs (douleurs pelviennes, envie fréquente d’uriner, brûlures urinaires, sensation de fatigue et de la température (<38.5°)). Ces symptômes seront traités par médication par voie orale.

Des traces de sang dans les urines et/ou sperme peuvent survenir dans les jours et semaines suivant l’embolisation.

Il conviendra de consulter en cas de douleur et fièvre importante (>38.5).

Le suivi sera effectué par votre urologue référent. Le radiologue interventionnel vous reverra également en consultation un mois après votre embolisation, puis à 1 an avec les résultats d’une IRM pelvienne et d’une débimétrie.

RECOMMANDATIONS :

Vous devez signaler à votre médecin ou au service de radiologie interventionnelle de Marie Curie :

- La prise de médicaments (anticoagulants, antiagrégants ou de la Metformine).

- Tout risque de grossesse.

- Les allergies (produit de contraste iodé, pansement, etc…).

Ces derniers vous donneront les instructions quant à l’arrêt ou le changement éventuel de la médica­tion ainsi que la préparation à suivre pour réaliser l’examen.

 

McWilliams et al. Multisociety Position Statement: PAE for LUTS Attributed to BPH. J Vasc Interv Radiol 2019; 30:627–637

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